17 février 2006

Charlize Theron: ce qui m'intéresse, "c'est la condition humaine"

Nominée cette année pour un deuxième Oscar, l'actrice Charlize Theron n'a, dit-elle, que faire de la célébrité. Ce qui l'intéresse, "c'est la condition humaine".
A Londres récemment pour faire la promotion de son film "North Country" ("L'affaire Josey Aimes") qui sort en France le 8 mars, elle rit volontiers, plaisante, refuse de se prendre au sérieux, dans les salons du très sélect hôtel Dorchester devant lequel campe pour l'occasion une meute de photographes.

A 30 ans, elle est l'une des stars les plus en vues d'Hollywood. Son incarnation d'une prostituée tueuse en série dans "Monster", lui a valu en 2004 l'Oscar, le Golden Globe et l'Ours d'argent de la meilleure actrice.

Elle vient de recevoir une caméra d'or à Berlin, est encore nominée cette année aux Oscars pour son rôle de Josey Aimes, jeune mère seule qui à la fin des années 80 décide de travailler dans la mine de fer de son village du Minnesota (Etats-Unis) et découvre un univers masculin particulièrement hostile.

Le film est inspiré d'une histoire vraie, qui avait conduit dans les années 90 au premier procès pour harcèlement sexuel en nom collectif aux Etats-Unis.

Il a été tourné en partie dans le Minnesota, en collaboration avec les femmes dont l'histoire a inspiré le film. "Elles étaient tellement incroyables", confie Charlize Theron. "Si ouvertes, si honnêtes avec nous, nous confiant des choses qu'elles n'avaient pas racontées à leur famille".

Charlize Theron a passé son enfance dans une petite ville minière d'Afrique du Sud, ce qui, dit-elle, lui a permis de se "reconnaître" dans "ce monde où les gens n'ont pas loisir de s'asseoir sur leur canapé pour pleurer sur eux-mêmes". "J'ai reconnu ces gens, je me suis sentie comme chez moi, même s'il faisait moins 40 dans le Minnesota", dit-elle.

Comme pour ses autres films, ce qui l'a intéressé, c'est "la condition humaine. Même si elle n'est pas toujours présente. Je ne rêve pas d'un rôle en particulier, n'ai pas d'idée préconçue pour le choix de mes films. Mais ce qui m'intéresse, ce que j'aime, c'est ce qui se base sur la réalité".

A cette aune là, la célébrité, affirme-t-elle, n'est pas sa priorité.

Une fois encore, elle fait référence à son enfance, dans une ville "où il n'y avait pas de magazine, pas de télévision. Je ne savais rien de l'aspect célébrité des acteurs. Je trouvais juste qu'ils faisaient un travail cool".

"Cette histoire de célébrité, d'attention, si c'est pour cela que vous vous levez le matin, vous risquez de vous faire très mal en tombant", ajoute-t-elle.

Car pour Charlize Theron, un acteur n'est qu'un support, qui "utilise son corps pour véhiculer une histoire", et n'est là "que pour servir une histoire de la façon la plus vraie possible".

Elle dit adorer sa vie. "J'adore voyager, j'ai une chance incroyable, ma mère habite à deux minutes de chez moi (à Los Angeles), j'ai un compagnon incroyable, et ma vie privée est très importante pour moi", dit-elle en pestant contre les paparazzis qui la traquent désormais, et dont certains dépassent selon elle clairement les limites.

"Si dix gars sans appareil photo me poursuivaient dans la rue, ils seraient arrêtés. Mais quand ils ont un appareil photo c'est OK", s'insurge-t-elle.

Elle refuse pour autant de se plaindre.

La célébrité "se gère, vous vous adaptez, changez certaines choses dans votre vie, n'allez plus dans certains endroits... et vous continuez à vivre".

Même si son incarnation de Josey Aimes est bouleversante, elle ne croit pas qu'elle décrochera l'Oscar le 5 mars.

"C'est l'année de Reese Witherspoon, et c'est aussi l'année de Felicity Huffman, et je pense que l'Oscar de la meilleure actrice se jouera entre ces deux là".

Elle s'en dit très heureuse. "La vie est belle. La vie est vraiment belle", conclut-elle avant de s'éclipser avec un grand sourire.

Aucun commentaire: