Quatre mois après son évasion d'une captivité de plus de huit ans, Natascha Kampusch a raconté avoir vécu sous les menaces incessantes de son ravisseur, Wolfgang Priklopil, qui s'était suicidé le soir de l'évasion, dans un documentaire diffusé mercredi soir par la télévision autrichienne.
Le jour de son enlèvement en mars 1998 alors qu'elle avait 10 ans et se rendait à l'école, son ravisseur l'a jetée, après un long trajet en camionnette, dans un réduit sans lumière, dans une cave.
"Je savais que personne ne pourrait m'entendre si je criais et il a menacé que si j'étais trop bruyante il ferait en sorte que je ne puisse plus faire de bruit", a-t-elle raconté dans une nouvelle interview réalisée dans le cadre de ce documentaire de l'ORF.
Elle avait ensuite vécu séquestrée dans cette cellule souterraine de 5m2 dans un village à une quinzaine de kilomètres de son domicile viennois jusqu'à son évasion le 23 août dernier.
Peu de temps après son enlèvement elle se souvient que Wolfgang Priklopil lui a dit un jour: "Tu es déjà morte et enterrée, c'est ta mère qui t'as tuée et tous tes proches sont en prison car ils ont monté un complot pour te tuer".
Son ravisseur "très pingre sur la nourriture" est en outre décrit comme quelqu'un d'intellectuellement limité, "un enfant de trois ans serait plus évolué" que lui.
Lorsqu'elle a eu des maux de dents elle n'a pas osé lui en faire part: "cela aurait eu pour conséquence que je sois privée de nourriture (...) Il disait toujours qui ne travaille pas n'a pas besoin de se nourrir".
La mère de Natascha, également interrogée par l'ORF, a découvert après les premières conversations avec sa fille retrouvée que Priklopil espionnait régulièrement les parents. Il lui donnait des nouvelles comme l'achat d'une nouvelle voiture. Mais "il s'en est servi comme moyen de pression et menaçait de nous tuer" si elle ne lui obéissait pas, a précisé sa mère.
Toujours discrète sur les relations avec son ravisseur pendant ces plus de huit ans de captivité, Natascha a tout juste indiqué: "d'un côté j'étais incroyablement importante pour lui et de l'autre il m'a traitée comme une moins que rien".
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