Lucie Laurier réclame des excuses publiques à MusiquePlus, trois jours après que la station eut demandé l'aide de la police afin de trouver le coupable de ce qu'il est maintenant convenu d'appeler le «Nipplegate».
Dans une mise en demeure adressée hier après-midi à Pierre Marchand, président de MusiquePlus, Lucie Laurier a donné 24 heures à la direction de la chaîne pour lui présenter ses excuses, à défaut de quoi elle envisagera un recours en dommages et intérêts.
Ironie du sort, on apprenait la même journée que la station avait déposé trois jours plus tôt une plainte à la police de Montréal pour qu'une enquête officielle permette de trouver le coupable. Un mémo a été envoyé à l'interne de MusiquePlus vendredi dernier à ce sujet.
La logique voudrait que cette plainte concerne la violation de propriété intellectuelle parce que dans ce cas-ci, il y a eu vol et trafic d'images à l'insu de MusiquePlus.
Responsabilité
Dans tous les cas, le porte-parole de Lucie Laurier, Gilles Corriveau (expert en gestion de crise qui aussi travaillé sur l'affaire Guy Cloutier), a affirmé que la responsabilité incombait à MusiquePlus de veiller à ce que cet extrait ne soit ni diffusé ni propagé. Ce qui explique cette sortie publique.
«Si elle fait cette mise en demeure maintenant et souhaite des excuses publiques, c'est parce que l'affaire a dégénéré et qu'il est surprenant qu'en date d'aujourd'hui, le coupable n'ait pas encore été trouvé», a souligné M. Corriveau.
Bien que MusiquePlus n'ait pas voulu commenté tout de suite cette mise en demeure, son président, Pierre Marchand, avait déjà accordé une entrevue sur le sujet au Journal de Montréal plus tôt dans la journée.
Question de confiance
«Je trouve que ce n'est pas les affaires des médias. C'est quelqu'un qui a fait une bêtise, mais c'est à nous de laver notre linge sale en famille, on ne révélera jamais le nom du coupable», nous a-t-il confié.
La démarche de Lucie Laurier en est aussi une de prévention, comme l'indique son porte-parole: «Il y a une mesure qui doit être prise pour que, à l'avenir, les artistes soient protégés et se présentent en toute confiance à MusiquePlus», souligne-t-il.
«À quelque sorte, c'est une question de confiance. Le système de sécurité, dans ce cas, n'a pas pu intercepter le fautif. Les technologies nous permettent de plus en plus de travailler dans l'ouverture et facilitent la communication dans l'entreprise. En même temps, il suffit d'une clé USB pour voler du contenu. Je ne peux pas changer le comportement humain, la seule bonne voie est de travailler dans le respect et la confiance», plaide Pierre Marchand.
Ce qui du même coup explique pourquoi la station a du mal à identifier le coupable. Des moyens bien plus subtils que le vol d'une cassette vidéo existent maintenant pour qui veut trafiquer des images.
Monté en épingle
Pierre Marchand a par ailleurs profité de l'entrevue pour donner son opinion sur la tournure de l'affaire, blâmant les médias d'avoir monté l'affaire en épingle. «Le plus triste là-dedans, c'est que les médias ne réalisent pas comment ça peut toucher Lucie, qui est par ailleurs une amie. C'est elle qui paie le plus là- dedans», a-t-il dit.
Rappelons qu'en début de semaine dernière, Denis Lévesque animait un débat à LCN où Michel Girouard et Jacynthe Laporte s'exprimaient sur le sujet. On se demandait justement si le «Nipplegate», comme l'a baptisé l'animateur, n'était pas un coup publicitaire de la part de Lucie Laurier.
D'où la mise au point faite par l'actrice hier. «Ça doit être clair pour tous, il ne s'agissait pas d'un stunt publicitaire», a indiqué M. Corriveau.
Un volet qui désole et irrite aussi Pierre Marchand. «On a dit d'elle qu'elle a fait exprès, qu'elle devait s'attendre à ce qu'une telle chose arrive en s'habillant comme elle le fait. Franchement, c'est comme dire d'une fille qui se fait violer qu'elle l'a cherché parce qu'elle est sexy!» conclut-il.
Des images d'une entrevue de Mike Gauthier avec Lucie Laurier où on voyait malencontreusement le bout du sein de cette dernière et qui ne devaient pas être diffusées se sont retrouvées illégalement dans le site Web de vidéos Youtube.com. Jusqu'à hier, l'extrait était toujours en ligne.
Selon ce que le criminologue Robert La Haye a expliqué au Journal de Montréal hier, il est vrai que Mme Laurier a un recours théorique possible contre MusiquePlus. «Le préposé qui a trahi MusiquePlus en volant et en trafiquant ces images représente son employeur. S'il y a dommage, la station peut donc être tenue responsable», explique Me La Haye.
03 septembre 2006
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