02 septembre 2006

Samantha Harris, 16 ans, premier top-modèle aborigène

Elle a tout juste 16 ans, d'immenses yeux bruns et une bouche à se damner: l'Australienne Samantha Harris est en chemin pour devenir le premier top-modèle international aborigène, offrant une image positive à une communauté plus identifiée à alcool, violence et pauvreté.
Originaire de la Gold Coast, la très touristique "Côte d'Or" dans l'est du pays, elle a déja travaillé pour la plupart des grands créateurs australiens. Derrière l'objectif du photographe Patrick Demarchelier, elle a récemment posé à New York pour le magazine Glamour.

Cette semaine, la sylphide sera à Fidji avant de participer le mois prochain à la semaine de la mode en Nouvelle-Zélande.

Samantha a été remarquée lors d'une campagne pour la première chaîne de grands magasins australiens, David Jones, en février.

Depuis, la jeune aborigène voit se dérouler les tapis devant elle.

"Je suis vraiment fière de mes origines. J'ai envie de bien faire pour ma culture et pour ma famille", confie la jeune fille, issue d'une mère aborigène et d'un père allemand, mécanicien.

"Elle a réellement le potentiel pour devenir une superstar internationale", estime pour sa part Kathy Ward, responsable de l'agence Chic Management, qui s'occupe de Samantha.

"L'agence avec laquelle nous sommes associés à New York voudrait l'avoir tout de suite, mais notre philosophie est que les filles finissent d'abord leurs études. Après ça, Samantha aura tout pour réussir", assure-t-elle.

Un sentiment partagé par le journal Sydney Morning Herald, qui a écrit ce mois-ci que Samantha Harris "était sur le point de devenir le premier top-modèle aborigène de la planète".

Un destin sous les projecteurs peu commun dans cette communauté, où alcool, violence et pauvreté sont souvent le lot quotidien.

Les Aborigènes vivent en Australie depuis au moins 40.000 ans mais ils forment aujourd'hui une minorité d'environ 470.000 personnes sur une population totale de 20 millions.

La plupart vivent dans des campements sordides installés dans les coins les plus isolés du pays alors que l'Australie connaît une croissance économique sans précédent et que sa douceur de vivre fait rêver.

Samantha Harris a pris conscience en grandissant que les filles aborigènes avaient rarement l'occasion de voir une image positive de leur communauté dans les médias.

"Je n'y faisais pas trop attention en étant petite", affirme-elle, se disant "vraiment fière" d'être maintenant considérée comme un exemple.

Samantha figure d'ailleurs parmi les lauréats potentiels d'une cérémonie nationale, qui distingue chaque année des personnalités de la communauté aborigène pour leur contribution au sport et aux arts et spectacles.

Peut-être marchera-t-elle sur les traces de l'athlète olympique Cathy Freeman, qui avait obtenu cette récompense en 2003. A moins qu'elle ne rêve plutôt de devenir la nouvelle Elle MacPherson, la sculpturale mannequin australienne, surnommée "The Body".

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