La princesse de la jet-set Paris Hilton ajoute une nouvelle corde à son arc avec la sortie mondiale de son premier disque, de quoi alimenter davantage un phénomène médiatique et commercial aussi fascinant que décrié.
Arrière petite-fille du fondateur de la chaîne d'hôtels, Paris Hilton a acquis une célébrité instantanée en 2003 lorsque son ancien petit ami a laissé fuir sur l'internet une vidéo de leurs acrobatiques ébats sexuels.
Depuis, malgré le scandale et le ridicule, la jeune femme, qui n'a jamais fréquenté les bancs de l'université, a réussi à faire fructifier son image avec talent. A 25 ans, elle passe à la vitesse supérieure, avec son album éponyme signé chez Warner et attendu mardi prochain.
Son premier extrait, "Stars are blind", aux influences reggae, occupe la tête des ventes au Canada, en Hongrie et en Pologne, et s'est classé d'emblée 18e aux Etats-Unis, la quatrième meilleure performance de l'histoire. A Las Vegas, les casinos prennent déjà les paris sur les ventes de l'album.
"On dirait que la saturation n'est pas pour demain", remarque Robert Thompson, professeur à l'université de Syracuse (est), spécialiste de la culture populaire, pour qui Paris Hilton "est la meilleure illustration d'une parfaite manipulation de l'industrie du divertissement".
Parente par alliance de la starlette des années 1930 Zsa-Zsa Gabor, la jeune héritière, poursuivie par des hordes de paparazzi et protégée par des cohortes de gardes du corps, est comme l'ex-reine de beauté hongroise "célèbre pour être célèbre".
Mais entre soirées en discothèque, poses pour les magazines de mode et repas dans les restaurants de luxe de Beverly Hills, Paris Hilton est aussi devenue une femme d'affaires avisée dont l'éventail des activités fait tourner la tête.
L'émission de télé-réalité "The simple life", dont elle partage l'affiche avec sa "meilleure ennemie" Nicole Richie, fille adoptive du chanteur Lionel Richie, entre dans sa quatrième année. Elle a joué dans plusieurs films de série B et figuré dans des publicités dont une, où elle dansait lascivement en maillot de bain pour vanter un fast-food, avait choqué l'Amérique puritaine.
Un producteur prépare un dessin animé avec cette blonde filiforme aux yeux bleus, jadis châtain aux yeux bruns, dans le rôle principal. Deux boîtes de nuit portent son nom en Floride (sud-est) et elle a déjà publié son autobiographie, ainsi que celle de son chihuahua.
Quoi que fasse Paris Hilton, elle est certaine de se retrouver en une des rubriques "célébrités" et pas une édition de l'hebdomadaire People ne paraît sans une photo d'elle.
Parmi les nouvelles qui ont récemment secoué ses admirateurs: la starlette a été mordue la semaine dernière par son lémurien de compagnie nommé "Baby Luv" ("bébé d'amour").
"Nous sommes au milieu d'une guerre, mais à chaque fois qu'une information comme celles-là arrive, il n'y a plus qu'à s'effacer", note M. Thompson, selon qui Paris Hilton, qu'il qualifie d'"expérience culturelle fascinante", "devrait être enseignée dans les écoles de commerce".
Le phénomène Hilton a bien sûr ses détracteurs. Le site "Defamer.com" commente avec férocité les apparitions de l'héritière et ses gaffes, comme ses multiples accrochages en voiture ou sa maîtrise parfois approximative de la syntaxe.
Jerry Del Colliano, professeur à l'Université de Californie du sud (USC), estime pour sa part que le public "est plus sévère avec Paris Hilton que le président Bush", alors que la vie privée des célébrités est passée au scalpel.
Quant à la longévité du phénomène, M. Thompson dit "douter que son nom sera encore sur toutes les lèvres dans cinq ou dix ans". "Mais qui sait, elle a déjà tiré beaucoup de lapins de son chapeau", souligne-t-il.
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